LA MOISSON EST MURE

"Vous dites, vous: ‹Encore quatre mois et ce sera la moisson.› Mais moi je vous dis, regardez bien les champs: les grains sont mûrs et prêts pour la moisson!" Jean 4:35



Une nouvelle saison est ouverte depuis quelques semaines les pluies ne sont plus rageuses et battantes. Déjà tout à l'entour, tout semble prêt à être récolté... c'est la saison de la vendange. Des mois s'étaient écoulés depuis les premières semaines, les champs avaient connu labours, désherbage, puis la pluie à son rythme, le vent, le doux soleil. On devait y passer et repasser, les houes, et le temps qui posait fidèlement son empreinte.

Le champs est devenu mûr,on peut s'en apercevoir. Il faut tout organiser pour commencer la moisson dans le temps et le plutôt possible avant l'autre temps qui va venir et annoncer une autre étape du cycle.

C'est beau de lire le livre de la nature, de jouer avec le temps, de compter les mots de chaque saison. La moisson est venue où il faut mesurer ce qu'on a si tôt semé. C'est le temps de la récompense. 

Tout le monde est là: ceux qui avaient pris le soin de labourer, ceux-là qui avaient aussi rassemblé et brûlé la paille, les semeurs, tous ceux qui avaient avaient donné des soins aux plantes; tous? Non, pas tous. 

Lucien est loin de la campagne, à plusieurs lieux, il s'y trouve travaillant dans une fabrique de la capitale. Akissi et Myriam poursuivent leurs études; elles terminent bientôt le premier cycle à l'université. Bérassou est convalescent, il a besoin de se reposer chez Félicienne qui est infirmière, après tout le labeur de la saison passée.

Toute l'aire est parcourue, les sacs et cuvettes recueillent les épis. Tout le monde est au travail. La moisson est très abondante cette année. On s'en réjouit, des chœurs s'élèvent pour dire merci à DIEU qui a toujours su veiller sur les temps et les circonstances. C'est la douce émotion de voir le fruit du dur et long labeur accompli.

C'est toute une frénésie dans les environs, on sent tous les paysans emportés, par la cadence de la moisson. Toute la campagne vibre au rythme de la moisson. Familles et ménages s'occupent de leurs aires, du moins ceux qui avaient pris le soin, à la bonne saison de préparer leurs aires, puis de semer. 
Chacun moissonne ce qu'il a semé. Les uns des grains en abondance, et les autres la poussière.

La moisson est mûre, qu'as-tu semé pour espérer moissonner?
Regarde bien le champs de ta vie! Il reste encore d'autres saisons, dis-tu.

Chaque instant est celui d'une moisson mure pour ce qu'on a semé hier. Le temps est venu; que chacun moissonne donc.

R. Kamonou